Le Covid-19 éprouve notre capacité à gérer nos émotions

Avec ce confinement lié au Covid-19, nous sommes traversés par toutes les émotions possibles.

Nous sommes tristes de ne plus pouvoir être au contact direct avec certaines personnes.
Nous sommes dégoûtés de ne pas pouvoir en faire plus ou ne pas pouvoir nous déplacer.
Nous sommes en colère et nous avons peur des dégâts que le virus cause et va causer.

Cela fait plus de 30 ans que les émotions sont au cœur du travail que nous faisons au Studio Pygmalion avec les comédiens professionnels ; c’est également un sujet très régulièrement abordé dans nos stages de Pygmalion Communication avec les acteurs de l’entreprise.

Les spécialistes de l’émotion définissent 4 grandes émotions primaires de base qui sont : la peur, la tristesse, la colère et la joie. Chacune de ces émotions a du sens ; elles sont présentes pour nous rappeler que derrière chacune d’elle nous avons un besoin non satisfait :
J’ai peur et j’ai besoin d’être rassuré, protégé et de ressentir de la sécurité.
Je suis en colère et j’ai besoin de justice, de justesse, d’intégrité.
Je suis triste et j’ai besoin d’être consolé et pour cela j’ai besoin de contact.
Je suis joyeux et j’ai besoin que cette joie soit entretenue et partagée.

Nous sommes des êtres avec des émotions et dans ce temps si particulier où nous sommes confinés, loin de certains proches, nous sommes bousculés par nos propres émotions et également bousculés par celles des autres.

Gérer ses émotions, c’est déjà commencer par les reconnaître, les nommer et les accepter.

La peur : Oui moi Luc, j’ai Peur !

J’ai peur pour ma femme dont la santé a déjà été éprouvée par un grand séjour à l’hôpital à l’automne dernier.
J’ai peur pour mes deux filles qui sont, avec ma femme, ce que j’ai de plus précieux.
J’ai peur particulièrement pour la plus jeune des deux, secouriste à l’ordre de Malte, déjà réquisitionnée une fois, et qui va aller régulièrement au front dans le cadre du plan Covid-19 de protection de la population pour assurer des transferts vers les hôpitaux.
J’ai peur pour mon gendre qui gère une boulangerie salon de thé et qui continue d’assurer l’ouverture de la boutique pour que les gens aient du pain.
J’ai une peur personnelle que je connais bien, liée à ma respiration. Le nez bouché peut être pour moi source de stress, d’insomnie ; alors que dire de la perspective de difficultés respiratoires.

La tristesse : Oui moi Luc, je suis Triste !

Je suis triste de voir nos soignants qui souffrent de ne pas pouvoir faire leur travail aussi bien qu’ils le voudraient tellement ils sont débordés.
Je suis triste de voir tous ces cercueils en Italie du Nord, à Bergame, et de savoir que beaucoup de gens sont et seront enterrés sans leurs proches.
Je suis triste de savoir qu’à Pâques, je serai encore confiné chez moi, un temps si important pour certains d’entre nous. Oui, je suis triste !

 

 

 

La Colère : Oui moi Luc, je suis en Colère !

Je suis en colère contre ceux qui ne respectent pas les consignes de confinement.
Je suis en colère contre ceux qui balancent des Fake news sur Internet et qui se plaisent à envoyer des messages négatifs en permanence. La France a toujours compté 50 millions d’entraîneurs de foot qui auraient fait mieux que l’entraîneur national ; il semblerait que nous ayons aujourd’hui des millions d’immunologues, de spécialistes de la médecine, chacun ayant son avis sur tout et ayant surtout des avis comme disait Coluche.
Je suis en colère contre ceux qui nous inondent de leur négativité. Oui, je suis en colère !

La tristesse, la peur, la colère, toutes ces émotions nous sommes conduits à les vivre dans cette période difficile. Et en même temps, elles ne sont pas très bonnes pour notre santé. En effet, en entretenant ces émotions « négatives » nous baissons notre niveau d’immunité.
https://www.zenlatitudes.com/FR/resum-effets-physiologiques-psychologiques-compassion-colere.htm

Gérer ses émotions, c’est les reconnaître, les nommer et les accepter comme je viens de le faire.

Gérer ses émotions, c’est aussi se reconnecter au plus vite au présent, à l’ici et maintenant.
Pourquoi ? Parce que nos émotions sont le plus souvent liées
au passé : les images que j’ai vues à la télévision, l’article que j’ai lu ce matin
au futur : la projection de la maladie pour moi, elle sera malade, je souffrirai

A l’instant présent où j’écris ces lignes – ici et maintenant – il fait beau dehors, je respire normalement, j’entends ma femme à côté qui parle avec une de nos filles et qui rigole. Voilà ce qui se passe vraiment pour moi à l’instant présent !
Alors et alors seulement, je peux me connecter à une autre émotion : la Joie.

Je peux sourire et me réjouir de ce soleil, me réjouir d’entendre ma femme qui rit, me réjouir de pouvoir partager ces lignes. Emile Coué, ce pharmacien français, promoteur du placebo et de l’effet placebo le disait déjà en son temps il y a plus d’un siècle : « Souriez, souriez aux autres, souriez-vous, cela vous fera du bien. » Souvenons-nous de ce vieil adage gaulois : « Un bon fou rire ça vaut un bon bifteck » et cela renforce nos défenses immunitaires. Le rire nous permet de mettre en route nos usines à endorphine, dopamine, ocytocine sérotonine, ces hormones du plaisir qui nous font physiologiquement du bien.

Voir le livre de Norman Cousin
https://www.babelio.com/livres/Cousins-Comment-je-me-suis-soigne-par-le-rire/809130

et les travaux du Docteur Madan Cataria :
https://rireanice.asso-web.com/28+extrait-du-livre-rire-sans-raison-par-dr-madan-kataria.html

Il est donc urgent de se réjouir au quotidien parce que ressentir de la joie permet de renforcer aussi nos défenses immunitaires.

Vous me direz peut-être : mais comment ressentir de la joie en ce moment ?

Où êtes-vous alors que vous me lisez ? Chez vous ? Joie d’être à l’abri !
Où sont vos proches ? A l’abri ?
Et depuis ce confinement nous pouvons voir et entendre des bonnes nouvelles :
La joie de voir la nature qui va bien, voire même qui va mieux, et que si nous avons besoin d’elle, elle n’a pas besoin de nous !
La joie de voir le ciel bleu au-dessus de Wuhan où il n’y a plus de pollution comme dans toutes les villes de France.
La joie de lire que l’épidémie marque le pas en Chine.
La joie du printemps qui arrive et la joie en regardant par la fenêtre que les arbres bourgeonnent et que les forsythias en fleurs nous offrent leur belle parure jaune.
Joie de prendre le temps de faire la cuisine,
Joie de faire du tri et de ranger ses affaires,
Joie de lire,
Joie de découvrir toute cette créativité positive sur les réseaux sociaux et plaisir d’en rire,
Joie de voir des entreprises qui s’investissent pour les autres dans le don,
Joie de partager plus de temps avec ses proches avec lesquels nous sommes confinés,
Joie d’appeler les uns et les autres avec qui nous n’avons pas conversé depuis longtemps.

Et c’est vrai, c’est vrai qu’en prenant soin de nos proches, de nos voisins, en les appelant, nous allons avoir à accueillir leurs différentes émotions, leur tristesse, leur colère, leur peur.
A chacun de nous de chercher avec eux quelque chose pour les mettre en joie, les amener à retrouver une petite joie simple du jour, ne serait-ce que la joie de votre échange.

La joie c’est ce qui nous reste de plus grand,
La joie c’est ce qui nous reste de plus fort,
Il n’y a peut-être pas assez de masque,
Il n’y a peut-être pas assez de gel hydro-alcoolique,
Mais il nous reste l’humour et le rire.
Alors profitons de ce que nous vivons en ce moment,
Profitons pour réfléchir,
Profitons pour méditer,
Profitons pour prier,
Profitons pour aimer !

Prenez soin de vous – restez chez vous !
Riez, souriez même en vous forçant un peu.
Et nous irons tous de mieux en mieux !

Luc Teyssier d’Orfeuil

P.S : Si cet article vous a touché, vous pouvez le partager avec vos proches et sur les réseaux sociaux !

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