La difficult? de dire?

Un ami, spécialiste RH et coach en devenir, m’a sollicité sur la "juste" posture face un interlocuteur qui exprime une difficulté dans un groupe : que dire  alors ? que faire ?
Je partage ici son récit, ses questions et quelques éléments de "réponse" issus de la posture gestaltiste en coaching.

« André,
J’ai vécu cette semaine trois fois la même situation : dans un groupe de pairs, lors d’un déjeuner puis dans un cours de Yoga. A chaque fois des femmes (je crois relire tes articles ;-)) ont fait part de leurs difficultés professionnelles avec plus ou moins d’intensité et des larmes à chaque fois.
Et, trois fois, j’ai été confronté à la difficulté de ne pas tomber dans le piège de rechercher et "proposer vite des solutions pour aider"
J’ai alors observé chez les autres dans le groupe une attitude étonnante : "fais comme moi ça a marché", " tu devrais essayer ça ", "tu n’as qu’à lui dire que…", "rassure-toi ça va bien se passer" …
Stupéfiant !!
Je me suis abstenu autant que possible d’entrer dans ce jeu pour rester – dans ma tête, au moins ! – au plus près des ressources déjà disponibles et mobilisables par la personne. Pour autant je n’arrivais pas à formuler une question ou une phrase allant dans ce sens : c’était un peu comme comprendre une conversation dans une langue étrangère sans pouvoir mobiliser le vocabulaire avec la vitesse minimale pour y participer !
En situation de coaching j’aurais été bel et bien piégé, incapable d’avancer. Vois-tu ce que je veux dire ? Si oui, à l’occasion, me diras-tu comment tu fais pour sortir de ce piège mental et/ou relationnel ?
En ce qui me concerne je crois bien que c’est une des principales difficultés que je rencontre dès que je me place en situation de coaching.
»

Bonjour,
A propos de la difficulté de trouver des mots dans la situation que tu décris : une femme (ou un homme) qui a besoin de poser sa difficulté et non pas de recevoir de la réassurance…
Ce qui se passe pour toi à cet instant – l’impossibilité de trouver des mots – me semble être la posture "juste".
Car pour le client, pouvoir poser des mots sur sa difficulté, c’est déjà commencer à "avancer", "mobiliser ses ressources"…
Le coach offre ici un espace de parole. Il accueille sans intention…
Tu peux ensuite nommer ta réalité de l’instant, dire ce qui se passe pour toi alors : ta difficulté de dire, de trouver les mots…

Le coach est souvent ici en reflet du client : il apporte un écho à ce que vit le client. Cet écho est dans le processus (la relation) autant que dans le contenu (les mots) : de la difficulté à dire vers ce qui peut commencer à se s’ex-primé… Ta difficulté parle de lui aussi
Et, pour accompagner, un petit pas plus loin, ce processus d’ex-pression, tu peux aussi demander au client ce qui se passe pour lui quand tu dis ça…

C’est la gestalt qui m’a beaucoup apporté dans l’art d’accompagner en coaching, avec les émotions du client, les miennes et les "impasses" (apparentes) du contact…
Si le sujet t’intéresse, n’hésite pas à lire un petit livre vraiment bien fait de Serge Singer : La gestalt, un art du contact
Editions Marabout.
Et, pourquoi pas, expérimenter une "journée contact" ou un "groupe ponctuel" à l’Ecole Parisienne de Gestalt.
Mes pensées amies
André
Pour aller plus loin : des séances où le coach s’implique "dans le champ", nomme sa réalité, s’utilise comme son propre "outil"…
* Qu’y a-t-il dans le sac d’une femme ?
* Le coach entre toute-puissance et impuissance

Fermer

Une question, un conseil ?
Besoin d'une formation, d'un coaching,
d'une conférence / atelier ?
Appelez-nous :

01 47 46 07 77
du Lundi au vendredi de 10h à 18h
Plus d'infos