Emile Cou? premier Coach du si?cle dernier. Episode 2

« Comment réussir à échouer »

(de Jean-Pierre MAGNES & Luc TEYSSIER d’ORFEUIL)
(NdlR les citations en italique sont d’Emile Coué)

Ce deuxième épisode traite de la PUISSANCE de la pensée, des PENSEES NEGATIVES se réalisant. Pour paraphraser Emile Coué, nous sommes les « champions de l’autosuggestion » et surtout des autosuggestions négatives et ça marche !

Notre pensée nous trompe :

Notre pensée de la réalité (nos préjugés, perceptions, émotions, projections, interprétations) peut nous tromper sur la réalité ( les faits, les évènements, les situations, les relations)

Notre pensée peut nous conduire à des erreurs de perception et à des comportements aberrants, illogiques, irrationnels pour plusieurs raisons dont voici les principales :

– Parce que nous sommes parfois dominés par l’émotion, deux personnes réagissent différemment devant le même événement. « A chaud.» Sous le « coup de l’émotion » comme le dit le langage courant.

– Parce que nous le voyons différemment. Edgard MORIN cite, dans « Pour sortir du vingtième siècle », un exemple frappant. C’est le moins que l’on puisse dire. En se dirigeant vers L’école des Hautes Etudes en Sciences Sociales, à l’angle de la rue d’Assas et du boulevard Raspail, à Paris, il « voit » « une deux-chevaux passant au rouge renverser un motoriste ( ?) qui traversait tranquillement au vert. » Le sociologue, sous le coup de la compassion et de l’émotion, se précipite au secours de la « victime »

– Parce que nous le pensons rationnellement différemment. Edgard MORIN, lui-même, « comprend », en voyant l’aile de la citroën enfoncée, que le responsable est bien ..le piéton imprudent.. « Le petit ayant été renversé, c’était le gros qui avait renversé le petit, donc lui était rentré dedans. J’étais sûr d’avoir bien vu, mais quelques instants après la preuve matérielle infirmait ma vision. ». Et plus loin, « En ce qui me concerne il était rationnel que le gros écrase le petit, et cette rationalité donnait cohérence à ma vision. »

– Parce que nous avons besoin de créer des représentations cohérentes de la réalité.  Quand nous manquons de représentations de la réalité nous les inventons ! Parce nous avons besoin de sens, c’est à dire de repères, de réponses, de cadres de références pour conduire nos vies et lutter contre l’incertitude.

Notre pensée( n’)est (qu’) une pensée

La réalité est une construction rationnelle et une projection de notre imagination.
Le monde existe d’abord dans notre pensée, nos « petites » et multiples pensées.
Les faits existent en dehors et indépendamment de nous. Que cela nous plaise ou nous déplaise ! Comme le dit COUE : « Les choses ne sont pas pour nous ce qu’elles sont mais ce qu’elles semblent être ; ainsi s’expliquent les témoignages contradictoires de personnes qui se croient de bonne foi. »

Edgard MORIN a successivement pensé à la « victime », au chauffeur, à son émotion, à son erreur consistant à agresser le chauffeur et enfin à son interprétation de la réalité : « Le petit est la victime du gros » en moins de deux minutes !

Conclusion : méfions- nous de notre perception : ce qui semble évident, parce que logique et rationnel, peut être faux.
« Toute idée que nous avons dans l’esprit tend à devenir une réalité pour nous et se transformer en acte. » c’est comme cela que nos pensées peuvent nous entraîner là ou ne souhaiterions pas aller.

« Si certains sont heureux ou malheureux, c’est qu’ils s’imaginent être heureux ou malheureux, car deux personnes, placées exactement dans les mêmes conditions, peuvent se trouver, l’une parfaitement heureuse, l’autre absolument malheureuse. »

Nous sommes, nous-mêmes, la première source de création de pensées négatives parce que nous n’arrêtons pas de penser ! Comment créons-nous ces pensées négatives ?

Nos pensées positives et négatives ont quatre grandes sources

Quatre grandes sources renforcent notre talent à produire des pensées négatives qui se transforment en réalité

– Nos mots « pensent » et nous « auto-suggérent négativement ».
– Nos parents nous ont transmis des « pensées négatives » sous forme d’injonctions, de conseils, de proverbes ou d’enseignements tirés de leur expérience.
– Nos collègues et nos amis influencent notre manière de voir les choses et ce que nous pensons nous-mêmes.
– Enfin, nous sommes, nous Français, les champions de l’autosuggestion négative.

La « belle langue française » : Nos « mots » sont nos « maux » !
Ou comment s’auto suggérer négativement ?

La manière dont nous parlons crée notre réalité.
L’utilisation dans la langue, de toutes ses richesses, peut nous appauvrir !

– du présent/Au conditionnel présent ou passé – «  J’ai envie de / J’aimerais/J’aurais aimé »
– de la forme affirmative/à la forme négative : « Je peux/Je ne peux pas »
– des mots « noirs », les adverbes, les conjonctions de coordination introduisant une rupture au lieu de relier : mais/et, les expressions toutes faites : « De toutes façons », les adjectifs de quantité : « assez, trop, beaucoup, peu » réduisent l’affirmation, la clarté, l’envie de faire.
– de la double négation, inconnue en anglais : « Je suis obligé de reconnaître que ce n’est pas mal » Dois- Je entendre/ressentir/comprendre : «  C’est bien !» ou c’est «  conforme au attente » ou franchement « mauvais » ? ? Seuls les français peuvent saisir la « subtilité » de ce message contradictoire et paradoxal !

« Les mots je voudrais bien amènent toujours mais je ne peux pas » Coué

Suivons le conseil, de Paul VALERY pour créer une langue et donc une réalité moins affective, émotive, irrationnelle et en fin de compte négative :
«  Entre deux mots, choisissez le moindre. »

Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents positifs !

Si nous sommes créatifs dans le « négatif » c’est que notre entourage et notre histoire nous ont enseigné à l’être. Les injonctions parentales : « Encore en retard ? » « Tu n’as pas réussi ton devoir de math ! Une fois de plus ! »,  « Tu es trop nerveux », « Décidément tu n’es pas doué », « Tu est un bon à rien.. »  autant de « normes » auxquels nous allons progressivement adhérer.

Bien avant nos grands psychologues pour enfants et avant la découverte de « l’effet Pygmalion », Coué a énoncé des théories, admises aujourd’hui comme évidentes :
« Sous aucun prétexte, ne  jamais dire à un enfant : « tu n’es qu’un paresseux, un propre à rien, etc.. », parce que cela créerait chez lui des défauts qu’on lui reproche. »

« « Ah aujourd’hui, tu as mieux fait que d’habitude, c’est bien mon petit »
L’enfant flatté de cet éloge auquel il n’est pas habitué travaillera certainement mieux la fois suivante et peu à peu grâce à des encouragements donnés avec discernement, il arrivera à devenir réellement travailleur. »

De la créativité négative des groupes de travail

Dans nos séminaires sur Coué nous proposons un atelier autour des suggestions négatives qui nous envahissent, nous sommes chaque fois étonnés par la créativité des participants.

Les spécialistes de l’animation de groupe et de créativité savent combien la créativité « négative » est plus rapide et plus prolixe, chez les français, que la création positive.

Voici deux grands outils qui en sont la preuve :

– « Le scénario catastrophe » ou « Comment réussir à échouer ? » Cette technique consiste à faire la liste complète, ressassée et systématique, de TOUS les obstacles possibles à l’atteinte d’un objectif ou de TOUS les freins à la mise en oeuvre d’une action. Le Directeur d’une Grande Ecole d’ingénieurs française avait recensé quarante-cinq techniques utilisées par un groupe de travail qu’il tentait d’animer pour « bloquer » l’avancement du travail collectif. Quatre exemples le montrent : « On l’a déjà fait , cela ne marchera jamais, cela coûtera trop cher, c’est totalement idiot. »

– « Le portrait en creux » décrit « Tout ce que n’est pas la chose souhaitée. »
Le portrait en creux, aide à définir un thème, une situation, un produit, un projet.
Enoncer tout ce que n’est pas la chose souhaitée permet de préciser un objectif peu clair.
En effet, nous savons plus facilement déterminer ce que nous ne voulons pas que l’inverse !

Les Gaulois : champion du monde !

Culturellement, « les Gaulois » sont les « champions du monde » des approches négatives. Les étrangers en témoignent.
Les américains sont « incapables » de concevoir et de comprendre des expressions du genre : «  Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous. » « je suis obligé de reconnaître que vous n’avez pas tout à fait tord » contenant une double négation les laissant perplexes. Ils sont perdus, devant la difficulté que nous pouvons éprouver à « trancher », à penser de manière binaire du «  oui ou non » et à nous engager, c’est à dire à agir. Ils posent la question Quoi faire ? et Comment faire ? orientée directement vers l’action et la réalité.
Les japonais viennent apprendre chez nous le concept d’individu, la capacité de transgression des normes, des règles du groupe et de la loi évidentes pour un français qui « s’arrange » avec les limites et la capacité unique à voir, considérer l’aspect négatif d’une situation, d’un comportement ou d’une relation. Le monde nous envie notre « esprit critique » et nous le laisse, bien volontiers, comme « signature » !

Nous avons répertorié trois grandes catégories de suggestions et d’autosuggestions : les phrases toutes faites – la pensée dominante – la culture personnelle de l’échec

Cette manière de penser peut « condamner » des projets en insistant uniquement sur les points négatifs. S’il appartient à notre « culture », ce phénomène est auto-entretenu, cumulatif et renforcé par le poids de l’éducation, la famille, les parents, et les relations avec des groupes, l’équipe de travail.

Comment sortir de ce cercle vicieux ? Entre fausses pistes et vraies solutions. avec une idée force : la force est dans l’action !

Chacune de ces suggestions négatives permet à nos clients, à coup sûr, d’échouer.
Chacune de ces suggestions est également, pour nous coach, l’occasion de comprendre les problématiques de nos clients, d’identifier les craintes et les croyances, les thèmes ( organisation, moyens, coût, temps, décision) et les leviers de changement possibles et réalisables.

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