" Donc il était sincère !"

Utilisez le donc avec modération pour lier deux idées !

Le samedi, à la télévision, l’émission sur la décoration " Questions maison" donne la parole à des particuliers souhaitant rénover leur appartement avec l’aide d’un architecte. Deux bénéficiaires des conseils de l’architecte sur trois, commencent chacune de leurs phrases par la conjonction "Donc".

Emportés par l’émotion de la transformation de leur intérieur, la pression de la caméra et du minutage du sujet, ils alignent en moins de deux minutes cinq ou six : " Donc le problème était de réunir deux pièces, donc la couleur  taupe unifie et apaise l’ensemble, donc les placards sont intégrés à l’ensemble, donc les travaux ont été réalisés dans la bonne humeur." Et couronnent l’ensemble d’un splendide : " Donc, nous sommes contents !"

La fonction de la conjonction de coordination " Donc"  est de rapprocher deux idées, deux expressions liées par une relation de causalité. Je suis content, donc j’organise une fête ! Placé en tête de phrase, dépourvu de lien avec "ce qui ne précède pas", la conjonction "Donc" fonctionne alors comme un signe, un signal d’alarme, une manifestation du malaise de l’intervenant, malgré lui !  

Dans la phrase introductive, "Donc,  je m’appelle Bernard", le donc crée la perplexité chez l’auditeur à la recherche de ce qui précède, révèle le malaise de l’auteur de cette expression insensée : qui n’a pas de sens et donc est incompréhensible !

Vous pouvez donc, suivre trois conseils de "bon sens" :

1 Rédiger votre première phrase, avant de la prononcer. Et la lire pour éviter ce "donc" dévasatateur !

2 Placer un temps de silence avant de commencer à parler et de prononcer le " Donc" qui tue le reste de votre premier message. Et à chaque fois que vous changez d’idée ! Le silence crée le lien entre les deux phrases.

3 Structurer ce que vous dites autour de trois ou quatre messages que vous numérotez en disant par exemple : " J’ai trois messages à vous communiquer."

Françoise GIROUD l’avait bien compris, lorqu’elle commença un éditorial sur la couverture de l’Express, en mai 1974, par l’expression : " Donc il était sincère, en mettant en accord ses actes avec ses promesses" (en la nommant Secrétaire d’Etat à la Condition Féminine dans le premier gouvernement Chirac)

 

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